mardi 31 mars 2015

Nos adhérents ont du talent !



Jacqueline Dubosc,  adhérente AREC depuis quelques années, nous fait part de son expérience comme bénévole dans une association humanitaire.

Joëlle. Jacqueline, comment as-tu connu cette association ?
Jacqueline. Ce sont des amis médecin et ingénieur de Paris, qui allaient régulièrement au Sénégal soigner la population, et qui, au moment de la retraite, ont pensé  créer une ONG (Organisation Non Gouvernementale) afin d'apporter plus d'aide à la population.
Peux-tu  nous détailler ce qu'ils voulaient faire ?

Oui !  Ils souhaitaient  améliorer les conditions de vie de la population particulièrement démunie de l'est du Sénégal et ils se sont dit  qu'il fallait absolument œuvrer  sur  trois axes : la santé, l'éducation et  l'agriculture.
Comment ont-ils fait ?
Ils ont trouvé des sponsors, fait des démarches auprès des autorités concernées. Ils ont eu l'oreille compatissante des élus.
Ils ont créé 2 associations locales :
- le Kaïcédrat (nom d'un arbre) pour gérer le domaine sanitaire en relation avec l'hôpital de Dakar.
-le Leeket BI (calebasse) pour le secteur éducatif.
 Et pour l’agriculture ?
Des professionnels français, un ingénieur de chez Véolia, deux paysans de la Champagne Pouilleuse, un directeur d'école agricole, retraités compétents, se sont déplacés pour créer l'école d'agriculture. Ils ont ouvert une ferme école à Bala avec travaux d'irrigation. Ils y apprennent à planter, à se servir du compost, à transposer le savoir. Ils sont beaucoup aidés par l'association « Horizon Sahel » qui a pour but de participer au développement durable au Sénégal, en partenariat avec ses collectivités.
Que fait concrètement cette « Horizon Sahel » ?


 L'association œuvre principalement dans la collecte, assurée par des bénévoles auprès des hôpitaux français, de matériel médical déclassé mais en bon état et dans son acheminement vers les structures de santé du Sénégal ( lits médicalisés, blocs opératoires, matériel de contrôle, de labo, etc.). Elle soutient la formation des personnels et apporte les moyens logistiques, techniques et financiers nécessaires à la réalisation de leurs tâches et missions au sein de ces groupes au Sénégal.
 Que s’est-il passé au niveau local ?
Ces différentes démarches ont incité la mairie  à donner  5 ha de terrain.
 Ils ont construit  45 cases en respectant les constructions  locales : le PISE (terre séchée), charpente en bambou, toiture en chaume. 

Pour la santé : 4 cases de 170m2 abritent l'ophtalmologie, le cabinet dentaire, la dermatologie, la gynécologie et la cardiologie. Plusieurs  cases proches sont dédiées au domaine médical : une particulière sans mur est la salle d'attente.
Pour l'éducation : les écoles, collège et lycée sont dans les grandes villes. Comme les enfants de cette région  sont dans la rue avant d'aller à l'école primaire, il faut mettre sur pied un accueil. Des réunions avec les chefs de villages (Ils comprennent tous le français) et les habitants ayant pour thème : " l'école avant le primaire" ont fait avancer le projet. Une bénévole a crée une maison de la mère et de l'enfant. Elle a mis en place avec l'association « Horizon Sahel » des écoles maternelles, des haltes-garderies, des maisons du savoir.
Le deal est : on vous construit les cases, vous peignez l'intérieur, vous organisez et assurez l'entretien.
Les bénévoles, créateurs de l’ONG, se rendent plusieurs fois par an à Bala pour assurer le suivi et motiver les troupes !
Et toi Jacqueline, quand y es-tu allée ? Dans quelles conditions ?
J'ai passé 3 semaines en novembre 2014.
Je suis bénévole, je suis logée dans une maison tenue par un intendant à TAMBACOUDA, je paie mes frais de voyage en avion, voiture, alimentation.
Nous partions le matin pour Bala en voiture, moi j'allais à la maison du savoir (une case)  pour rencontrer des femmes. Elles viennent de villages très éloignés des grandes villes et parlent un dialecte.... Un inspecteur leur apprend le français et moi je leur apprends la couture. Tout le monde s'assoit en tailleur, et on apprend à tenir une aiguille, à faire le point avant, le point machine......Ce ne sont pas souvent les mêmes femmes qui viennent et il est difficile de faire un travail suivi et de  trouver une responsable pour prendre le relai.
Quand je suis partie, j'ai eu une demande particulière : « Tu nous apprendras à faire des gâteaux pour qu'on les vende et qu'on ait ainsi un peu d'argent de poche sans avoir besoin de demander à nos maris ! »
Merci Jacqueline de nous avoir fait partager ton expérience.
Et maintenant je n'attends qu'une seule chose : y retourner.